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Nous connaître mieux

     Ma philosophie de luthier tourne autour de piliers reflétant mes engagements humains. En quelques mots, mon activité tend à valoriser les échelles locales, la diversité des connaissances et des instruments, traditionnels comme plus populaires, et à explorer les ponts entre tous ces savoirs.

    Je mets un point d’honneur à préserver et cultiver un savoir-faire traditionnel et des techniques typiques liées à l’artisanat. Je privilégie le travail manuel et utilise peu de machines. J’ajuste à la main par plaisir d’être au contact du bois, pour maîtriser avec douceur et assurance chaque paramètre de l’instrument qui sort de mon atelier, et également dans le souci d’une consommation d’énergie raisonnée.

     L’indépendance qu’induit le travail manuel me tient particulièrement à cœur, tant pour permettre à ces compétences de perdurer dans le temps que pour ne pas avoir à dépendre de machines afin de faire s’épanouir une activité.

Nos Principes

    Je suis fier de sélectionner moi-même les bois que j’utilise pour mes instruments et de les débiter moi-même en fonction de mes besoins. Je n’utilise que du bois local (qui pousse à moins de 150km de chez moi, ou à côté des endroits où je pérégrine), dont je connais la provenance, ce qui garantit que mes instruments sont fabriqués avec des matériaux de qualité, dans le souci de la durabilité, notamment grâce aux circuits courts. 

    Je négocie moi-même mon bois sans intermédiaire, m’assure qu’aucun traitement ne lui a été appliqué, pour ma propre santé comme pour le bien-être de notre environnement. J’ai pour objectif qu’aucun arbre ne soit abattu pour les besoins spécifiques de mon atelier : je récupère les troncs sains tombé pour cause de tempêtes ou de décisions territoriales, et je valorise les essences d’arbres qui font la fierté des régions par lesquelles je passe. 

    Une partie de mon stock de bois sec est récupéré dans les chutes d’ébénisteries, de scieries. Les matériaux moins nobles qui servent à faire les moules des instruments sont récupérés en déchetterie, ou dans les chutes de charpente. Les incrustations sont elles-mêmes réalisées bien souvent dans les chutes de bois d’autre luthiers ou des miennes, et celles qui ne pourront plus me servir seront recyclées par des artisans bijoutiers, ou en bois de chauffage par mes voisins.  

    Dans cette philosophie de circuits courts et de facture locale, je fabrique mes propres outils, serre-joints, gabarits, moules, presses, je répare ciseaux, râpes, et lames de rabot rouillées parfois trouvés en brocante, je recycle de vieux aciers en lames. 

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Tendre vers le tout fait-maison

     Je cherche à ce qu’un maximum des pièces de mes instruments puisse être fabriqué, à terme et dans la mesure du possible, dans mon atelier : mécaniques, trussrod, sangles et boutons, housses, fabrication des sillets, chevilles de chevalet, cordiers…
    Mon atelier repose sur cette optique de retrouver de l’indépendance par rapport aux grandes industries, et de valoriser chaque maillon de la chaîne de fabrication, de sa naissance, à son recyclage.





 

     J’expérimente de nouvelles structures pour les instruments que je crée : de nouveaux barrages, de nouvelles formes, des essences locales oubliées ou délaissées, de nouveaux paramètres dans une recherche acoustique stimulante, pour moi comme pour, je l’espère, les musiciens qui joueront sur des instruments de ma facture. 
    Trouver de nouvelles manières de dégager de la surface de résonnance pour une table, positionner l’âme d’un violon sous le chevalet comme font les Crêtois sur leur lyras, remplacer les mécaniques industrielles par des chevilles qu’il sera à terme possible de tourner à l’atelier... 

Innover en croisant les savoirs

    Mon intérêt pour les instruments traditionnels peu mis en avant sur la scène populaire, et ma connaissance approfondie de diverses familles d’instruments me poussent à m’aventurer hors des sentiers battus.
    En croisant les savoirs et les techniques, je cherche à ouvrir le champ des possibles aux musiciens, en fonction de leurs besoins et de leurs goûts. En tant qu’artisan, il est pour moi d’une importance primordiale d’être à l’écoute des musiciens et de leurs préférences, d’être capable de réaliser des instruments qui les satisferont pleinement.







    La recherche de l’innovation m’anime tant au niveau de la qualité sonore des instruments qu’en termes de design. Si l’instrument doit chanter pour ravir les oreilles, nous choisissons également de raconter une histoire pour les yeux, avec Énora Loffet, graphiste.
    Forme des caisses aux courbes généreuses, incrustations de fond, sculpture du talon ou de la poignée, ajournement de la tête, pièce de jonction des éclisses, et surtout, choix des essences en harmonie sur la totalité de l’instrument, autant de paramètres qui doivent exprimer la cohérence, l’équilibre, la recherche d’une histoire colorée et symbolique. 

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